L’histoire de la Tour de Borne, commencée il y a plus de 20 ans, s’inscrit dans une pratique de démocratie participative et dans une éthique de citoyenneté militante.
Quand en 1993, les habitants de Borne, dans le Haut-Diois, apprennent que le domaine de la Tour – un bâtiment et 137 h. de terrain – est en vente et qu’il est convoité pour des projets prédateurs (chasse privée, rodéos 4×4), ils décident de résister à ce qu’ils considèrent comme une agression intolérable.
Trouver une alternative digne à des perspectives insensées, va devenir leur objectif, en cohérence avec les luttes menées auparavant : réouverture de l’école de Glandage, installations d’habitants permanents …
Pour cela, il est nécessaire d’acheter le domaine. Des contacts sont pris avec la FRAPNA Drôme, le WWF Genève, notamment. Des courriers sont envoyés aux amis de Borne, des articles à différents journaux engagés dans la protection de la nature et l’aménagement du territoire, en vue de collecter les 1200 parts de 500 F. nécessaires à l’achat et à la réfection de la maison et des abords.
Les parts sont rapidement trouvées; un Groupement Foncier Agricole est constitué qui achète le domaine grâce aux 550 « copropriétaires » qui ont répondu à l’appel. Les terres sont louées à un groupement pastoral ; elles seront plus tard retirées de l’association de chasse communale de Glandage.
Des partenariats vont s’établir, au fil des années, dont la FRAPNA, les CPIE, Jeunesse et sport, l’Education nationale, Cités d’Enfants, Trajet Spectacle-Peuple et Culture…
Ensemble, avec les habitants de Borne, les membres du Collectif de gérance, les copropriétaires et associés, les accueillis, la Tour devient le lieu d’une aventure humaine réussie car elle apporte du bonheur à ceux qui savent discerner les valeurs immatérielles de la convivialité des rencontres, du silence vivant de la montagne, de la pédagogie partagée dans la découverte de toutes les vraies richesses du lieu.